Le printemps et l’automne sont les saisons où les tiques sont les plus actives et où il faut redoubler de vigilance face au risque de piqûre. Depuis fin avril, notre application « Signalement TIQUE » enregistre une importante hausse des signalements de piqûre et la dernière semaine de mai nous avons reçu une moyenne de 74 lettres par jour contenant au moins une tique piqueuse (parole de tiquothécaire acharné !).

Face à l’apparition d’un érythème migrant ou d’autres symptômes inhabituels et inexpliqués après une piqûre de tique, certaines personnes nous demandent de leur communiquer de manière exceptionnelle les résultats de l’analyse de la tique qu’elles ont envoyée à CiTIQUE, pour savoir si cette tique était effectivement porteuse de l’agent pathogène responsable de la maladie de Lyme.

Nous comprenons l’inquiétude de ces personnes, mais même dans ces cas particuliers, nous ne pouvons pas leur transmettre les résultats individuels de nos analyses des tiques piqueuses.

La raison principale est que la recherche de la bactérie responsable de la maladie de Lyme dans la tique piqueuse n’est pas un bon indicateur du risque infectieux encouru car les tiques peuvent contenir une large diversité d’agents infectieux autres que cette bactérie (autres espèces bactériennes mais aussi parasites et virus), que nous ne sommes pas à même de détecter de manière exhaustive. Par exemple nous ne sommes pas en capacité de rechercher la présence de virus, notamment celui responsable de l’encéphalite à tique.

Si les résultats de nos analyses sur la tique sont négatifs nous risquons de rassurer la personne à tort. A l’inverse, nous pouvons aussi l’inquiéter inutilement car ce n’est pas parce que nous allons détecter certains agents pathogènes dans cette tique, que la personne piquée va forcément développer une infection. En effet la tique n’a peut-être pas eu le temps de lui transmettre les agents pathogènes qu’elle contient et/ou le système immunitaire de la personne piquée peut avoir efficacement éliminé ces agents pathogènes. Par ailleurs, il arrive que certaines piqûres passent inaperçues, et ces autres piqûres pourraient avoir infecté la personne sans le savoir.

Pour toutes ces raisons, faire analyser le contenu infectieux de sa tique piqueuse est une fausse bonne idée, comme expliqué dans cet article : https://theconversation.com/maladie-de-lyme-le-kit-pour-tester-sa-tique-une-fausse-bonne-idee-97832

Après piqûre de tique, il faut bien surveiller le point de piqûre et être attentif à son état de santé général pendant les semaines qui suivent. Comme mentionné par la Haute Autorité de Santé sur son site internet : https://www.has-sante.fr/jcms/c_2857558/fr/borreliose-de-lyme-et-autres-maladies-vectorielles-a-tiques , en cas de symptômes inhabituels et inexpliqués (érythème migrant, symptômes grippaux, paralysies, grande fatigue, douleurs articulaires) postérieurs à une piqûre de tique, il faut impérativement consulter un médecin. Seul un professionnel de santé sera à même de mettre en place un traitement adapté en cas de symptômes évocateurs d’une maladie vectorielle à tiques.

Nous vous remercions de votre compréhension et de votre contribution au programme CiTIQUE. Grâce à vos précieuses contributions, nous progressons chaque jour davantage sur la connaissance de l’écologie des tiques et des agents pathogènes qu’elles transmettent, afin d’améliorer la prévention.

Pour connaître les bons gestes de prévention, c’est par ici

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