CiTIQUE est un programme scientifique porté par

Se protéger et réagir en cas de piqure

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La prévention des piqûres de tiques

Les tiques, des acariens hématophages stricts, se trouvent dans tous les espaces de nature qui soient urbains, périurbains, ruraux ou forestiers et elles peuvent transmettre par piqûre des agents pathogènes qui peuvent nous rendre malades et rendre malades nos animaux. La maladie la plus connue est la maladie de Lyme, qui est due à des bactéries du genre Borrelia, mais les tiques peuvent transmettre aussi des parasites et des virus. Mieux vaut prévenir que guérir, voici donc les gestes favorables à la prévention des piqûres de tique.

Avant la sortie

• S’habiller avec une tenue vestimentaire adaptée :
– bottes, chaussures hautes ou guêtres ;
– pantalon long glissé dans les chaussettes ;
– t‑shirt ou veste à manches longues glissés dans le pantalon ;
– casquette, surtout pour les enfants, à cause de leur proximité avec les buissons et les herbes hautes ;
– si cheveux longs, les récolter en queue de cheval ;
– de préférence, utiliser des vêtements de couleur claire afin de mieux voir les tiques qui se baladent sur vous.

• Utiliser si possible un répulsif à appliquer :
– sur la peau (DEET, IR3535, icaridine ou picaridine, huile d’Eucalyptus citriodora hydratée cyclisée ou citriodiol). Lire les composants du répulsifs pour savoir quelle molécule est utilisée, bien suivre les indications d’usage compte tenu de leur toxicité et demander conseil à son pharmacien, si besoin. Si une de ces molécules semble ne pas marcher sur vous, n’hésitez pas à en essayer une autre parmi celles proposées.
– Traiter, si possible, ses animaux domestiques (demandez conseil à votre vétérinaire).

L’usage de la perméthrine, un pyréthrinoïde de synthèse et insecticide à apposer sur les vêtements, n’est plus recommandé par l’INSERM et Santé Publique France depuis 2022 à cause de sa toxicité pour l’environnement, les humains et les animaux.

L’utilisation des huiles essentielles est également déconseillée : elles n’offrent pas une durée d’action suffisante pour protéger efficacement des piqûres d’arthropode.

Il en est de même des bracelets anti-insectes, qui ne sont pas efficaces.

• Prendre avec soi un tire-tique

CiTIQUE 3D © J. Marchand

Pendant la sortie

• Si possible, rester sur les chemins tracés, ne pas traverser les herbes hautes, les fougères et les broussailles.

• En cas de pique-nique ou sieste sur l’herbe, utiliser un drap de couler claire pour s’asseoir.

• Faire un « tique-check » sur les vêtements et sur les animaux pendant la balade.

© www.mesimages.ch

Après la sortie

• Changer les vêtements et :
– les passer au sèche-linge pendant au moins 1 heure
– ou au lave-linge à 60 degrés
– ou les mettre dans le congélateur au moins pendant 1 nuit.
– Éviter de laisser les vêtements utilisés dans vos espaces de vie (sur le canapé, sur le lit), ne pas les réutiliser car des tiques pourraient être restées accrochées.

S’inspecter méticuleusement à la recherche d’une éventuelle tique accrochée au corps en passant la main sur la peau pour détecter des éventuelles aspérités, en particulier :
– dans les plis de la peau,
– dans les espaces entre les orteils,
– dans les creux des genoux et des bras, sous les aisselles,
– sur les parties intimes,
– dans le nombril,
‑ sur le dos, le cou, la nuque, le cuir chevelu, dans et derrière les oreilles.
Répéter l’action le lendemain, si vous êtes piqué, la tique aura eu le temps de se gorger, elle sera donc plus visible.
Se rappeler que la larve de tique est de couleur claire et mesure moins d’1 millimètre !

Vérifier les enfants et leur apprendre à faire cette inspection systématiquement le soir au moment de la douche.

Vérifier également ses animaux de compagnie.

Les tiques peuvent se balader sur le pelage de nos animaux et ceux-ci peuvent ainsi les ramener à la maison © P. Frey-Klett

En cas de piqûre

Ne pas utiliser de substances comme éther, savon, alcool, huile, vernis, etc. Cela stresse la tique, qui pourrait régurgiter sa salive et infecter l’hôte par la même, si la tique est infectée (toutes les tiques ne sont pas infectées).

• Comme dans cette vidéo, retirer la tique rapidement à l’aide d’un tire‑tique, en glissant le crochet sous la tique au plus près de la peau et en tournant dans n’importe quel sens. Plus la tique est accrochée depuis longtemps, plus elle sera accrochée solidement à la peau.
Une fois la tique détectée, il faut la retirer le plus rapidement possible ; cela diminue le risque d’être infecté par cette piqûre, si la tique est infectée. Si vous n’avez pas de tire-tique sur vous, utiliser une pince à épiler sans faire pression sur l’abdomen de la tique, ou utiliser vos doigts ou ongles.

Après l’avoir retirée, laver au savon ou désinfecter le point de piqûre.

Si vous laissez une partie de la tique dans la peau (ce qu’on appelle tête, mais ce n’en est pas une !) PAS DE PANIQUE ! Il ne faut pas charcuter le point de piqûre, mais il faut désinfecter. L’hypostome (la partie de l’apparat buccal qui lui sert à sucer le sang) partira comme une écharde au bout de quelques jours. Les agents infectieux se trouvant dans le corps de la tique, laisser l’hypostome dans la peau n’augmente pas le risque de développer une maladie vectorielle à tiques (voir l’explication précise en bas).

Une tique peut en cacher une autre : vérifier s’il n’y a pas une autre tique accrochée à la peau. Il est fréquent de se faire piquer par plusieurs tiques à la fois, il est donc important de bien s’inspecter pour vérifier si c’est le cas.

• Observer la zone piquée pendant au moins 1 mois. L’apparition pendant cette période d’un érythème migrant (une auréole rouge évolutive autour du point de piqûre, mais qui ne se manifeste pas dans le 100% de cas d’infection) et de tout autre symptôme anormal, inexpliqué ou inattendu (symptômes grippaux (fièvre, maux de tête, etc.), fatigue inhabituelle et inexpliquée, douleurs articulaires, paralysie faciale, gonflement des ganglions proches de la piqûre, la formation d’une croute noirâtre sur le point de piqûre), doit entraîner une consultation chez le médecin.

Si un enfant a été piqué, il faut écrire dans son carnet de santé la date de la piqûre et l’endroit du corps où il a été piqué. Il est possible d’utiliser cette fiche silhouette pour suivre les évolution de la piqûre.

Signaler la piqûre au programme CiTIQUE et envoyer la tique piqueuse au Centre INRAE Grand Est-Nancy à Champenoux pour faire avancer la recherche scientifique sur l’écologie des tiques.

Découvrez comment retirer et se protéger des piqûres de tique en visionnant l’interview à Jonas Durand, tiquologue du programme CiTIQUE

Délai de transmission des agents infectieux

Lors d’une piqûre de tique, la transmission de nombreux agents pathogènes prend quelque temps, alors que pour le virus de l’encéphalite à tiques et plus en général les autres virus, la transmission est presque immédiate. C’est pour cela que nous insistons sur l’importance d’enlever immédiatement les tiques piqueuses dès qu’on les détecte, sans attendre.

L’exemple de la bactérie Borrelia

Quand la tique est porteuse de Borrelia, les bactéries vivent dans son intestin. Quand elle commence à se nourrir, les bactéries se multiplient et migrent vers le glandes salivaires de la tique. Ensuite, les bactéries sont transmises dans l’hôte à travers la salive secrétée par la tique. En effet, lors de son repas, la tique va aspirer du sang et injecter sa salive de manière alternée pour maintenir le sang de l’hôte fluide.

Ce processus, qui part de l’intestin en passant par les glandes salivaires avant d’infecter l’hôte, prend un certain temps, c’est pour cela qu’il faut enlever la tique le plus tôt possible. On peut donc se faire piquer par une tique porteuse de bactérie Borrelia sans qu’elle nous infecte si on l’enlève tôt !

Les Borrelia utilisent certaines protéines présentes dans la salive de la tique pour infecter l’hôte. Ces protéines vont notamment permettre à la bactérie d’échapper au système immunitaire de l’hôte. Cette adaptation entre les Borrelia et la tique explique pourquoi seules certaines espèce de tiques sont des vectrices, c’est-à-dire qu’elles sont capables de transmettre la bactérie d’un hôte à un autre. C’est pourquoi d’autres arthropodes hématophages comme les moustiques ne sont pas vecteurs des bactéries causant la maladie de Lyme, même si on peut retrouver des spirochètes dans leurs intestins : sans la salive des tiques, les Borrelia ont des grosses difficultés à infecter un nouvel hôte.

Vous avez cassé l’hypostome de la tique dans la peau ? PAS DE PANIQUE !

Si on laisse l’hypostome de la tique dans la peau (le trait rouge symbolise la coupure de l’hypostome), il n’y a plus de risque d’être infecté : la charge bactérienne qui pourrait rester dans l’hypostome est trop faible et il n’y a pas d’arrivée de nouvelles bactéries, car le corps de la tique a été décroché. Soit la tique a déjà eu le temps d’infecter son hôte, soit il n’y aura pas d’autres complications. Par contre, la zone de piqûre reste une plaie qu’il faut désinfecter et surveiller !
Aussi, si on sépare le rostre du corps de la tique, ce dernier ne va pas repousser.

Tout cela veut dire que transmission d’agents pathogènes ne signifie pas infection et maladie systématiques. De plus, même en cas d’infection, le système immunitaire de certains individus pourrait la combattre efficacement. Par exemple, on estime que seules 5 à 10% des personnes piquées par une tique portant la bactérie du genre Borrelia déclarerons une maladie de Lyme. Pour en savoir plus, lisez cet article.

Vidéo de prévention

Vidéo de prévention tournée par la Graine Occitanie

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