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Curiosités sur les tiques

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Dans cette section, découvrez des faits étonnants ou saugrenus sur la vie des tiques !

Jusqu’à 5 cm, les tiques peuvent presque voler !

Les tiques ne sautent pas et n’ont pas d’ailes, mais elles peuvent tout de même presque voler, jusqu’à une distance de 5 centimètres ! C’est ce qu’une équipe de chercheurs a découvert en 2023 en filmant des tiques qui « se collent » grâce à l’électricité statique à la fourrure d’animaux sans avoir eu de contact entre eux et la tique. Une raison de plus pour rester sur les chemins lors des balades en forêt !

Découvrez l’article Static electricity passively attracts ticks onto hosts publié en 2023 sur la revue Current Biology.

Image : Ixodes ricinus and its ability to be attracted by static electric fields
(A) Macrophotograph of an I. ricinus nymph.
(B) Frames from a 240-fps video recording of a tick passively attracted by the static charge of a rabbit foot across an air gap of several millimeters. Purple arrows indicate tick location.
(C) 240-fps video frames of a tick passively attracted by the static charge of an acrylic sheet triboelectrically charged with rabbit fur across an air gap of several centimeters. Pink arrows indicate tick location.

Avoir la tête dans le cul, oui mais lequel ? Le choix singulier du mâle Ixodes ricinus

Une étude publiée en 2023 s’est intéressée aux contacts oraux-anal entre les mâles Ixodes ricinus et les femelles Dermacentor reticulatus. En effet, en 2018 cette même équipe de chercheurs avait observé le cas d’un mâle I. ricinus ayant enfoncé son hypostome dans l’orifice anal d’une femelle D. reticulatus (même en présence de femelles I. ricinus à proximité) et était resté accroché pendant 8 jours avant de se retirer. Ils ont donc capturé des adultes I. ricinus et D. reticulatus pour les mettre ensemble. Résultat, 13 couples mâles I. ricinus – femelles D. reticulatus se sont formés (mais ils n’indiquent pas sur combien de tiques et donc de couples potentiels au total), toujours avec le rostre enfoncé dans l’orifice anal de la femelle, et toujours pour une durée d’à peu près 8 jours. Ces tiques sont restées accrochées malgré de nombreuses stimulations (changement important de température, CO2, odeur d’hôtes, manipulation du mâle avec des pinces pour vérifier qu’il était bien accroché). L’équipe n’a pas vérifié si les mâles produisaient un spermatophore et tentaient vraiment de copuler avec l’orifice anal des tiques D. reticulatus.

L’équipe a aussi analysé leur statut infectieux et quasi tous les mâles et femelles Ixodes ricinus (attachés ou pas) étaient infectés par Borrelia, ainsi qu’une bonne proportion des Dermacentor (80 à 85% d’infection). L’équipe a avancé l’hypothèse que ce serait le fait d’être infecté qui modifierait le comportement des mâles, mais ils n’ont pas comparé de tiques non infectés, donc ce n’est pas possible de l’affirmer avec certitude.

Outre l’anecdote « croustillant », c’est quand-même intéressant vis-à-vis de l’étude de l’écologie des tiques : si c’est un phénomène récurrent, cela pourrait être la cause d’une forme de compétition sexuelle inter spécifique. Les mâles Ixodes ricinus étant occupés à s’insérer dans les femelles Dermacentor (leur rencontre est possible car ils se nourrissent sur les même types d’hôtes), cela diminuerait la probabilité qu’ils trouvent et copulent avec une femelle I. ricinus. C’est un phénomène parfois observé avec des espèces proches qui copulent et génèrent des hybrides stériles, comme Ixodes ricinus et Ixodes persulcatus, là où ils se rencontrent en Russie.

Lisez l’article scientifique en cliquant sur le titre : Prevalence of pathogens in sympatric Ixodes ricinus and Dermacentor reticulatus ticks in Eastern Poland and their potential impact on oral-anal contacts between ticks

Mouches parasitées ? Des taxis volants pour acariens

Bon d’accord, ce n’est pas une curiosité sur la vie des tiques, mais une de nos contributrices nous a écrit pour nous faire part d’une observation inhabituelle en examinant des mouches : elle a découvert la présence de petits parasites attachés à certaines mouches et s’est questionnée sur leur identité. Ne vous méprenez pas, malgré leur petite taille et la ressemblance avec les tiques, ce ne sont pas de tiques !

Il s’agit en réalité d’un phénomène de phorésie, définie comme un type d’interaction entre deux organismes lors de laquelle une espèce (ici ce sont des acariens Uropadidae) se fait transporter par un hôte (c’est le rôle de la mouche). Rassurez-vous : les acariens en question sont spécifiques aux insectes, ils ne présentent aucun risque pour les humains !

Si confondre ces acariens avec les tiques est possible, notons que les tiques ne peuvent pas se nourrir sur les insectes. Les tiques, appartenant elles-mêmes à la sous-classe des acariens, sont des parasites hématophages stricts : elles se nourrissent exclusivement de sang. Les insectes tels que les mouches, ne possèdent pas de système sanguin semblables à celui des vertébrés, mais ils ont un liquide appelé hémolymphe qui n’est pas intéressant pour les tiques en terme nutritif.

Pour en savoir plus, consultez ces forums et ce rapport :
Insecte-net
Le monde des insectes
Thèse d’exercice par Bégou Mäyliss (Maÿliss Bégou. Les acariens phorétiques de bousiers comme agents de biocontrôle d’Haemonchus contortus : étude expérimentale. Médecine vétérinaire et santé animale. 2022. dumas-04008693)

© G. Jacquemin

Vive les crabes anti-tiques

Ce charmant crabe de l’espèce Grapsus grapsus, appelé parfois Sally-pied-léger en raison de sa rapidité de déplacement, ou Crabe rouge des rochers, est un surprenant allié des iguanes marines des Iles Galápagos. En fait, pendant que les iguanes passent la plupart de leur temps sur les rochers chauds du rivage, en broutant des algues et en profitant du soleil, ce crabe leur sert de nettoyeur en enlevant et mangeant leurs parasites, dont les tiques dures du genre Amblyomma !

Grapsus grapsus se nourrit généralement de petits invertébrés et de débris organiques, ils retirent toute matière nécrotique et arrachent les tiques avec leurs pinces, tandis que les iguanes ne les considèrent pas comme des proies. Mal équipés pour se nettoyer eux-mêmes, les iguanes marins bénéficient donc de ce nettoyage certainement douloureux mais essentiel, car les tiques peuvent sérieusement les affaiblir. Pour les crabes, cette activité leur procure une certaine quantité de nourriture très appréciée sans trop d’effort. Une vrai relation gagnant-gagnant !

Les tiques peuvent être parasitées aussi

© V. Uvarov
© V. Uvarov
© V. Uvarov

L’univers microscopique révèle parfois des surprises intrigantes, comme le prouve une observation d’une tique et… de ce qu’elle contenait dans son ventre, de la part d’un contributeur CiTIQUE en 2021.

L’examen de la tique au microscope a révélé la présence de parasites vivants. Il s’agissait des larves d’une guêpe parasitoïde appartenant au genre Ixodiphagus, plus précisément l’espèce Ixodiphagus hookeri. Ces guêpes minuscules ont développé une stratégie particulière pour se reproduire.

Les chercheurs sont en mesure de retracer le scénario qui s’avère insidieux pour la tique, et dont la finalité est digne d’un film d’horreur : les guêpes déposent leurs œufs dans les nymphes de la tique. Quand les œufs éclosent, les larves commencent leur développement à l’intérieur de la tique. Cette dernière, comme toutes les tiques, doit prendre un repas complet de sang sur un hôte. Les larves des guêpes profitent également de ce repas. Une fois rassasiée, elles se développent encore davantage et de nouvelles guêpes adultes émergent. C’est ainsi qu’elles vont creuser des trous pour s’extraire de la tique. Un peu comme dans le film Alien, mais cette fois-ci les victimes sont les tiques !

Bien que ce phénomène ait soulevé des questions sur l’éventuel impact sur la santé humaine, soyez rassuré : ces guêpes sont seulement néfastes pour les tiques. Elles ne représentent aucun danger pour les humains, et ce, même dans le cas d’une piqûre de tique infectée par ces guêpes !

Ce phénomène est d’ailleurs étudié par les chercheurs afin d’élucider le rôle de ces guêpes en tant qu’alternative biologique aux méthodes de contrôle chimique des populations des tiques.

Un autre cas documenté de parasitisme pour les tiques Rhipicephalus sanguineus au Brésil

Borrelia, Ötzi… et la théorie du complot

En 2019, suite à la publication du livre controversé « Bitten – The secret history of Lyme disease and biological weapons« , un élu républicain du New Jersey a demandé à l’Inspection générale du ministère de la Défense américain un rapport sur des tests militaires secrets qui auraient été effectués entre 1950 et 1975 sur des tiques, en sous-entendant la possibilité que le Pentagone aurait crée délibérément la maladie de Lyme. Vous trouvez ici l’amendement (en anglais) en question, et l’article du journal The Guardian (en anglais) à ce propos.
Suite à cette demande d’enquête, une nouvelle vague d’articles de presse aux USA et en Europe a été publiée, mettant en avant cette théorie complotiste.

Théorie complotiste difficile à conforter suite à des nombreux études sur le génome de Borrelia et suite à la découverte d’Ötzi, l’homme des glaces. Ötzi est un être humain momifié naturellement (congelé et déshydraté suite à des conditions environnementales particulières survenues juste après sa mort) découvert fortuitement le 19 septembre 1991 à 3 210 mètres d’altitude, tout près de la frontière entre Italie et Autriche, dans les Alpes de l’Ötztal (d’où le surnom d’Ötzi), non loin des Dolomites italiennes. Il était enseveli sous une couche de glace et son existence a été révélée par la fonte importante du glacier cet été-là. Il date du Chalcolithique, l’âge du cuivre, il y a environ 5 300 ans.

Deux hommes observent la momie d'Otzi, l'homme des glaces
Deux randonneurs, dont un est Reinhold Messner, observent la momie de Ötzi avant qu’elle soit récupérée © P. Hanny

Depuis, les chercheurs ont découvert nombreuses informations sur Ötzi : par exemple, qu’il avait mangé du bouquetin peu avant sa mort et que celle-ci était survenue au printemps, selon des pollens qu’il avait également ingurgités. Il aurait souffert aussi d’une allergie aux produits laitiers et était prédisposé aux maladies cardio-vasculaires, une affection jusqu’alors considérée comme liée au mode de vie moderne. Le séquençage complet de son génome a permis en 2012 de déterminer qu’il avait les yeux marrons, les cheveux noirs, et qu’il descendait de populations dont des souches sont présentes en Sardaigne et en Corse. On sait aussi qu’il avait environ 46 ans au moment de sa mort (un âge respectable pour l’époque !), qu’il mesurait 1,59 mètre pour environ 50 kg et qu’il aurait chaussé du 38 de nos jours.
Surtout, les chercheurs ont découvert des séquences d’ADN correspondant à 60% au génome de la bactérie Borrelia burgdorferi, en marquant l’histoire avec la découverte de la première infection d’un être humain à cet agent pathogène causant la borréliose de Lyme.

Il est possible que des chercheurs américains aient effectivement conduit des études sur les tiques dans un laboratoire de recherche militaire dans la deuxième partie du XX siècle, mais l’objectif aurait été d’évaluer les risques que les soldats soient infectés par les tiques lors de déploiements, et comment les protéger, et non de mettre à point une « arme de guerre », avec d’ailleurs une bactérie qui existait bien avant 1900 !

© M. Samadelli, South Tyrol Museum of Archaeology, Eurac – Institute for Mummy Studies

Retrouvez ici des articles de presse sur la théorie du complot :
France Info : La maladie de Lyme a-t-elle été créée dans un laboratoire du Pentagone ? Un élu américain demande une enquête
Le Point : Pourquoi la maladie de Lyme n’est pas une « expérimentation secrète du Pentagone
The Conversation : Non, la maladie de Lyme n’est pas une expérience militaire sur des armes biologiques qui a mal tourné

Et des articles scientifiques et de presse sur Ötzi :
Current Biology : Complete Mitochondrial Genome Sequence of the Tyrolean Iceman (2008)
Journal of Archaeological Science : New radiological insights into the life and death of the Tyrolean Iceman (2011)
Nature : Iceman’s DNA reveals health risks and relations (2012)
Nature : New insights into the Tyrolean Iceman’s origin and phenotype as inferred by whole-genome sequencing (2012)
Nature : Whole mitochondrial DNA sequencing in Alpine populations and the genetic history of the Neolithic Tyrolean Iceman (2016)
Le Monde : Ötzi : les secrets de la momie assassinée

Des tiques arrivées directement du Crétacé

Les chercheurs de cette étude publiée en décembre 2017 dans la revue Nature Communications, ont trouvé et étudié des tiques fossilisées (dont une gorgée de sang !) dans de l’ambre retrouvée en Myanmar. Leur âge : 99 millions d’années ! L’une d’entre elles avait les pattes enchevêtrées dans une plume de dinosaure !

Au delà de l’intérêt potentiel de cette découverte pour produire un nouveau film de la série Jurassic Park, cela démontre que les tiques dures existaient bien avant nous et se nourrissaient sur des dinosaures fournis de plumes (volants ou pas) déjà pendant le Crétacé. Cela confirme que la relation entre les tiques et les oiseaux était déjà établie et persiste au moins depuis 99 millions d’années !

Lisez l’interview de Ricardo Pérez de la Fuente, un des auteurs de l’article

Image : Cornupalpatum burmanicum hard tick entangled in a feather. a Photograph of the Burmese amber piece (Bu JZC-F18) showing a semicomplete pennaceous feather. Scale bar, 5 mm. b Detail of the nymphal tick in dorsal view and barbs (inset in a). Scale bar, 1 mm. c Detail of the tick’s capitulum (mouthparts), showing palpi and hypostome with teeth (arrow). Scale bar, 0.1 mm. d Detail of a barb. Scale bar, 0.2 mm. e Drawing of the tick in dorsal view indicating the point of entanglement. Scale bar, 0.2 mm. f Detached barbule pennulum showing hooklets on one of its sides (arrow in a indicates its location but in the opposite side of the amber piece). Scale bar, 0.2 mm

Quand le renard n’est pas là… les mulots dansent, les tiques aussi ! Mais attention aux raccourcis dans les médias…

Renard © Scott Walsh (@outsighted) sur Unplash

Des biologistes de l’Université de Wageningen d’Utrecht ont voulu investiguer sur l’existence d’une solution écologique au contrôle de la propagation de la maladie de Lyme. Pour cela, ils ont comparé les taux d’infection de tiques pour trois bactéries pathogènes (Borrelia burgdorferi s.l., Borrelia miyamotoi, Neoehrlichia mikurensis) dans une vingtaine de forêts aux Pays-Bas, abritant plus ou moins de prédateurs.
Selon les premiers résultats, plus les renards étaient nombreux (avec les fouines), moins les tiques étaient vectrices de ces bactéries. L’explication se trouverait dans le fait que les zones où la pression des prédateurs est forte, obligerait d’avantage les rongeurs à rester dans leur terrier et à limiter leurs déplacements. De ce fait, ils seraient moins victimes de piqûres, en empêchant la transmission des agents pathogènes aux tiques.
L’article scientifique de référence en anglais est disponible à cette adresse : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5543215
Cet article a été largement repris par la presse et les médias, en affirmant que donc « avoir PLUS de renards dans nos forêts et nos villes est ÉGAL à avoir MOINS de maladie de Lyme RÉSULTAT les renards vont éradiquer Lyme ». Mais ce n’est pas exactement ça.

Attention aux corrélations

Cette étude représente sûrement une première indication intéressante sur l’impact du renard sur les tiques, qui ouvre de nouvelles pistes pour l’étude de l’écologie de la maladie de Lyme, mais elle comporte des biais qui ne permettent pas d’affirmer avec certitude qu’il y a un effet important de la présence du renard sur la présence de tiques, que ce soit en forêt (comme dans l’étude) ou dans un autre type d’environnement. Dans un autre papier publié en 2019 sur le même jeu de données, les mêmes auteurs montrent par exemple que quand il y a plus de renards, il y a aussi plus de lapins, de lièvres et de mésanges charbonnières (mais pas de mésanges bleues), et que la présence de lapins et de lièvres est aussi corrélée avec une plus faible présence de tiques… D’ailleurs, il existe des oiseaux qui sont réservoirs d’agents pathogènes qui ne sont en revanche pas véhiculés par les micro-mammifères et les rongeurs, comme par exemple Borrelia garinii, une des bactéries responsable également de la maladie de Lyme. D’ailleurs, le renard étant lui aussi un hôte de tiques, la situation est plus complexe qu’il n’y paraît.
En tout cas, le renard en tant que tel ne pourra jamais éradiquer la maladie de Lyme à lui seul : les bactéries pathogènes étaient présentes avant l’être humain, et probablement avant l’apparition de l’ordre des carnivores.

En analysant de manière plus fine cette publication et les autres corrélées, il est évident que les médias ont fait un raccourci. Comme vous pouvez voir, il est possible de faire dire beaucoup de choses aux données, et il faut faire attention à l’interprétation qu’on en fait.

Les tiques peuvent infester (rarement) les appartements et les maisons

Les tiques vivent dans des espaces de nature, qu’ils soient ruraux, urbains ou péri-urbains. Mais il est toutefois possible de trouver des tiques à l’intérieur de maisons ou d’appartements, dans certains cas précis.

Infestation des tiques molles du genre Argas

Des cas d’infestation d’Argas (il s’agit souvent de l’espèce Argas reflexus, appelée aussi « tique des pigeons ») dans les appartements à cause de la proximité de nids de pigeons, même abandonnés, sont connus. Notamment, elles peuvent se trouver à l’intérieur des habitations surtout s’il s’agit d’un habitat urbain ancien (même si fraîchement rénové) et dans les étages supérieurs où peuvent être présentes des colonies de pigeons. Ces tiques ne piquent pas longtemps comparées aux tiques dures, et peuvent provoquer des réactions urticaires chez l’être humain, voire des réactions allergiques. En revanche, elles ne sont pas connues pour véhiculer des agents pathogènes pour l’humain en France.

En cas d’infestation, il est possible de faire appel à un service de désinsectisation, en précisant qu’il s’agit de tiques Argas, en tenant en compte que l’extermination sera plus compliquée si des pigeons ou leurs nids sont toujours présents sur les toits ou les bords des fenêtres. De plus, ces tiques peuvent survivre même quelques années après la disparition des pigeons. En revanche, elles vivent normalement dans les fentes de murs ou de parquet, pas dans les matelas comme les punaises de lit.

En cas de réaction urticante prolongée après des piqûres d’Argas, qui surviennent normalement surtout pendant la nuit, il est conseillé de consulter un médecin ou un allergologue. En effet, l’allergie à la piqûre de cette tique peut conduire à des chocs anaphylactiques.

Tique molle, face dorsale © J. Durand

Infestation des tiques dures Riphicephalus sanguineus

Il existe plusieurs cas d’infestations de cette tique dans les maisons reportés dans la littérature scientifique (vous pouvez trouver un exemple à ce lien). Rhipicephalus sanguineus est une tique généralement spécialiste des chiens qui peut supporter un faible niveau d’humidité, aime bien les anfractuosités et peut survivre jusqu’à un an et demi dans de bonnes conditions sans se nourrir. Ce sont ces particularités qui font qu’elle est capable de vivre et de faire son cycle de vie à l’intérieur des maisons. Dans la plupart des cas, elle a été amenée par des chiens. Les cas décrits dans la littérature ont été résolus après plusieurs traitements aux acaricides par des professionnels. Selon le cas, il peut être conseillé de traiter aussi les murs extérieurs, s’il y a des anfractuosités, selon le degré d’infestation.

Normalement, cette tique ne pique que rarement les êtres humains, sauf par temps très sec. Elle peut être néanmoins vectrice de bactéries Rickettsia, qui peuvent causer des fièvres boutonneuses – mais nous rappelons : toutes les tiques ne sont pas porteuses d’agents pathogènes !

Voici de la bibliographie à propos de ces cas particuliers :
Rolla et al., 2018
Gilot et al., 1992
Hansford, K.M. et al. (2015)
Kahl, O., Bulling, I. and Chitimia-Dobler, L. (2022)

Rhipicephalus sanguineus femelle, face dorsale © J. Durand