Vous avez ici une carte représentant tous les signalements de piqûres de tique chez l’être humain, collectés via le site internet ou l’application smartphone « Signalement TIQUE », depuis le lancement du programme en juillet 2017 jusqu’au 31 décembre 2019.

Comment lire cette carte ?

Cette carte représente la répartition des 16 947 piqûres de tique signalées chez l’humain de juillet 2017 au 31 décembre 2019 en France métropolitaine. Chaque point rouge correspond à un signalement. Certains secteurs apparaissent colorés en rouge parce que dans ces zones, la densité des signalements de piqûres est très importante.

signalements_humains_2017-2019

Que nous dit cette carte ?

Cette carte montre que nous avons reçu des signalements de piqûre d’humains depuis toutes les régions de France, mais il ne sont pas répartis de façon homogène. Par exemple les signalements de piqûre que nous avons reçu provenaient davantage d’Île de France ou de la façade Est de la France (zones apparaissant en rouge) que de la Corse ou du pourtour du bassin méditerranéen (quelques points rouges dispersés). Pour savoir ce que cela signifie, il faut d’abord se poser une autre question :

c’est quoi un signalement de piqûre ?

Il est important de bien comprendre ce qu’est un signalement de piqûre pour pouvoir interpréter correctement la carte, car un signalement nous donne une information plus complexe qu’il n’y parait.

Pour qu’une personne nous signale une piqûre, il faut :

  • Qu’elle ait envie de nous signaler sa piqûre et qu’elle le fasse. Cela dépend de sa MOTIVATION.
  • Qu’elle connaisse le programme CiTIQUE ainsi que l’application ou le site internet « Signalement TIQUE ». Cela dépend de la diffusion de l’INFORMATION jusqu’à elle.
  • Qu’elle se soit faite PIQUER par une tique et donc que les trois conditions suivantes soient réunies :
    • La personne a fréquenté un endroit où il y a des tiques. Il faut savoir que la PRÉSENCE de tiques varie selon le climat, le type de végétation et les espèces animales qui servent de nourriture aux tiques.
    • Les tiques présentes sur le lieu de la sortie étaient ACTIVES, c’est-à-dire en quête d’un animal à piquer. Il faut savoir qu’à certaines périodes de l’année, quand les conditions ne sont pas bonnes pour elles, les tiques peuvent stopper toute activité et donc ne pas piquer, afin de ne pas dépenser leur énergie en attendant des moments plus propices. C’est ce qui arrive si les températures sont trop faibles par exemple.
    • Une tique A PIQUÉ cette personne.

 

Pour résumer, pour qu’il y ait un signalement, il faut donc que 6 conditions soient remplies simultanément :

1. La présence d’un humain ET 2. La présence de tiques ET 3. Des tiques actives en quête d’un animal à piquer ET 4. Une piqûre de tique ET 5. La connaissance de l’application Signalement TIQUE ET 6. La motivation de participer et signaler sa piqûre

 

Comment interpréter les informations de la carte ?

Voici ce que dit cette carte et ce qu’elle ne dit pas:

  • Le fait que cette carte montre beaucoup de signalements en Île de France ou dans l’est ne veut pas forcément dire qu’il y a plus de tiques dans cette zone. Pourquoi ?

Un nombre important de signalements dans une zone géographique donnée peut être dû à une présence plus importante d’humains dans cette zone (condition 1 ci-dessus). Par exemple en région parisienne, il y a certes beaucoup de signalements de piqûres mais c’est aussi là que la densité de population est la plus élevée.

Pour corriger cet effet, on peut calculer le nombre de signalements de piqûres pour 100 000 habitants et illustrer les résultats sous forme d’une nouvelle carte (voir ci-dessous), qui représente la densité des signalements par département pour 100 000 habitants. Cette carte montre que la densité des signalements est similaire en Île de France (15,2 signalements pour 100 000 habitants) et dans les Pays de la Loire (18,9 signalements pour 100 000 habitants) mais que cette dernière est plus élevée dans les régions Grand Est (61,4 signalements pour 100 000 habitants) et Bourgogne-Franche Comté (56,0 signalements pour 100 000 habitants).

signalements_pour_100000_habitants

Un plus grand nombre de signalements dans une zone géographique donnée peut aussi résulter d’un effort de communication sur CiTIQUE plus important (condition 5 ci-dessus). Par exemple en région Grand Est, les citoyens pourraient avoir été informés de l’existence de l’application « Signalement TIQUE » plus massivement que dans d’autres régions, et seraient ainsi plus nombreux à déclarer leurs piqûres.

Actuellement, nous ne sommes malheureusement pas en mesure de corriger un tel biais de communication mais nous pouvons tenter de réduire son impact en continuant nos efforts pour faire connaître CiTIQUE le plus largement possible sur l’ensemble du territoire français, notamment dans les zones où le nombre de signalements de piqûres est faible. Et pour cela, nous avons besoin de vous !

Ces deux exemples montrent qu’à la lecture de la carte des signalements de piqûres, nous ne pouvons donc pas dire qu’il y a plus de tiques dans certaines zones géographiques que dans d’autres.

  • Cette carte montre une bonne couverture géographique du territoire français métropolitain pour les signalements de piqûres collectés via CiTIQUE

Nous sommes sûrs que tous ensemble nous pouvons encore mieux faire, mais arriver à une telle couverture en seulement trois ans et demi c’est déjà super, et c’est grâce à vous ! Merci à tous nos contributeurs ! Toutes les informations collectées grâce aux signalements (environnement de la piqûre, nombre de tiques implantées, espèce de la tique, présence d’agents pathogènes dans la tique, etc…) nous permettent d’étudier comment le risque de piqûre varie en France et quels sont les facteurs qui l’influencent. Ces nouvelles connaissances sont essentielles pour améliorer la prévention.

En ce qui concerne les régions pour lesquelles nous n’avons reçu que très peu de signalements comme la région PACA ou la Corse, il est possible que peu de personnes aient réellement été piquées dans ces zones géographiques. A l’inverse, il est également possible que les habitants de ces régions connaissent moins l’existence du programme CiTIQUE et par conséquent nous signalent moins leurs piqûres quand ils se font piquer.

Pourquoi n’y-a-t-il pas de carte des signalements de piqûre dans la nouvelle version de Signalement TIQUE ?

Vous l’avez compris, il faut être très prudent lorsqu’on interprète la carte des signalements de piqûres de CiTIQUE. Cette prudence nous oblige à réfléchir à la meilleure façon de vous présenter la répartition géographique des signalements collectés grâce à vous, pour qu’il n’y ait pas de risque de mauvaise interprétation de ces résultats. Nous travaillons actuellement sur ce sujet en collaboration avec plusieurs laboratoires de recherche spécialistes et nous espérons pouvoir mettre à votre disposition une nouvelle carte interactive des signalements en 2021.

Nous vous remercions à nouveau pour votre participation à CiTIQUE et espérons pouvoir encore compter sur votre contribution précieuse en 2021, que ce soit en termes de signalements de piqûres ou de soutien pour faire connaître le programme autour de vous !